Clowneries politiques

Lorsqu’on observe, sidéré, les comportements infantiles de certains chefs d’Etat, comme ceux de Trump ou de Kim-Jong-u ces derniers temps, on ne peut éviter de s’interroger sur les systèmes politiques qui permettent à de pareils individus d’arriver au pouvoir et de mettre l’humanité en péril. Je ne suis pas sans lire les analyses de journalistes, de spécialistes de la politique, qui tempèrent un peu la rage qui me vient et l’envie de traiter ces individus de débiles , en donnant un peu de « rationalité » à ces dangereuses pitreries- en passant, je dois dire que j’aime le sérieux des experts , capables de donner aux comportements les plus infantiles, pathologiques, stupides, débiles des dirigeants une importance, une considération plus grande qu’aux comportements autrement plus valables , positifs des citoyens ordinaires, mais il est vrai que les fous fascinent plus que les hommes ordinaires qui se rendent tous les jours à leur travail, s’occupent de leurs enfants etc..- il n’en demeure pas moins que reste la question lancinante de la possibilité de pareilles situations. On minimise beaucoup la possibilité d’une guerre nucléaire. Pensons à la guerre de 14-18 où les « responsables  » politiques ont fini par ne plus pouvoir maîtriser le jeu auquel ils se livraient.  Le coréen et l’américain sont dangereux et l’on ignore jusqu’où leurs pathologies pourraient bien les entraîner et entraîner avec eux l’humanité. J’enrage en permanence en constatant que le sort des peuples qui ne demandent pas la guerre soit à la merci de pareils individus et des quelques fanatiques ou malades qui les suivent dans leurs délires. La vraie question est sans doute celle de la politique – mais y-a-t-il encore politique dans la situation évoquée?- et celle de l’accès au pouvoir. Oui,  c’est une question lancinante que celle de la « prise en otage  » des peuples par leurs dirigeants , celle de leur capacité à monter les peuples  les uns contre les autres, d’accroître les tensions jusqu’à un point proche de la rupture et donc de la guerre. Cette situation me ramène à un « petit » livre de  de B.Badie intitulé « Quand l’Histoire commence » , où l’auteur s’interroge sur le paradigme classique des relations entre Etats, celui de l’ami et de l’ennemi. Tout Etat naîtrait de la guerre et se constituerait pour la guerre. Il en résulterait qu’entre Etats souverains, l’affrontement serait la seule relation possible (p7). L’international serait « guerre » et non pas « paix ». Un « vrai chef d’Etat serait un chef de guerre ( qu’on pense à la propagande poutinienne, infantile, qui le montre les armes à la main, à la chasse etc.). L’auteur montre qu’il n’y a là aucune nécessité, aucune fatalité, que l’évolution du monde, au contraire, remet en cause le paradigme « ami-ennemi » qui structure, pour les tenants du réalisme , les relations entre Etats. Une nouvelle Histoire pourrait commencer, et aurait déjà commencé : » On voit poindre une histoire infiniment plus dense, plus universelle, plus sociale et plus humaine , aussi tragique soit-elle ou reste-t-elle. On y devine aussi une sorte de démocratisation de la vie internationale qui perd sa nature oligarchique, sans contenir sa violence, tant l’importance des « pathologies sociales mondiales » vient créer un surcroit de violence internationale, potentielle ou réelle. Mais en entrant délibérément dans l’arène, sans répondre à la convoctaion des Etats , comme du temps des mobilisations générales, l’acteur social » ordinaire » crée une histoire nouvelle autrement plus riche et complexe » (p57)

J’ose espérer que cette nouvelle Histoire fera passer le coréen et l’américain – et quelques autres- pour des débiles ou, mieux, des attardés mentaux au sens propre, au regard du monde qui se fait. Cela dit il faut se garder de disculper les peuples : ce qui leur arrive leur est aussi dû.Ils paient le prix de leur stupidité, de leur manque de réflexion, de leur incapacité à voir plus loin – pour assurer leur sécurité à long terme- que le bout de leurs intérêts immédiats , souvent médiocres, nous voulons dire, pas plus loin que leur porte-monnaie.

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