Gisèle HALIMI

Pour toutes celles et ceux qui ne connaîtraient pas Gisèle Halimi, le plus simple est sans aucun doute de lire son dernier livre « Une farouche liberté ». Ils y trouveront une biographie co-écrite avec Annick Cojean , juste avant sa mort le 28 juillet 2020.

Le mot liberté est le fil conducteur de sa vie comme on pourra s’en assurer en lisant les livres qui ont jalonné sa vie. Farouche parce que l’affirmation de sa liberté ne s’est pas faite facilement , sans qu’il lui faille sans arrêt combattre contre celles ( et notamment sa mère, Fritna) et ceux qui ont toujours cherché , en lui rappelant qu’elle était une femme, qu’elle devait se plier aux diktats des hommes , aux lois du patriarcat ou à la stupidité des machos.

J’ai découvert Gisèle Halimi quand  en 1984 j’ai commencé à étudier les textes féministes à la Bibliothèque Marguerite DURAND, à l’époque, dans le Vème arrondissement de Paris . Gisèle Halimi partageait les idées d’un des courants du féminisme, celui qui avait trouvé dans le « Deuxième sexe » de Simone de Beauvoir  son texte théorique fondamental. Elle était soucieuse de travailler à l’égalité des droits  et contre les discriminations dont souffraient les femmes. Ses combats pour modifier la loi  sur l’avortement , sur le viol  ont marqué durablement la société française. Il y eut également la lutte  pour la reconnaissance de la torture pratiquée en Algérie par l’armée française et sa dénonciation.

Celles et ceux qui qui ne s’en tiendront pas à ce dernier livre découvriront que ses livres sont une autobiographie , la vie d’une femme , mariée, avec trois enfants , qui a  essayé de concilier , comme tant d’autres  , sa vie professionnelle et sa vie d’épouse , de mère, de grand-mère et celle de fille d’une mère qui ne l’a jamais aimée . J’ai lu avec beaucoup d’émotion son livre consacrée à sa relation avec sa petite-fille, « Histoire d’une passion «  et celui consacrée à sa relation à sa mère « Fritna ». J’attends de trouver rééditée son autobiographie « Le lait de l’oranger ».Bien évidemment  aucune et aucun féministe ne pourra faire l’impasse sur des ouvrages comme « La cause des femmes », « Avortement : une loi en procès » ou « Viol : le procès d’Aix en Provence »

 Le combat pour la liberté est un combat politique , comme nous aurons l’occasion de le montrer en  développant l’idée de citoyenneté.  Etre libre c’est agir , il n’y a  de liberté qu’en acte . La vie de Gisèle Halimi en est une parfaite illustration.

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