Un homme comme un autre.

Il fallait s’y attendre, le jugement de M.Sarkozy nous a rappelé , s’il le fallait, qu’on n’accuse pas impunément un homme politique, surtout lorsqu’il a rempli la plus haute fonction de l’Etat. Son procès était celui de la haine de l’institution judiciaire ( paraît-il)!!

Pourtant M.Sarkozy a eu un procès comme tant d’autres prévenus , à ceci près que tous les prévenus n’ont pas ses avocats . Il a connu cette justice que tant de ses concitoyens ont connue , sans doute imparfaite , comme toutes les institutions humaines, mais qui a fait son travail comme elle le fait d’ordinaire. Du reste , il devait en être très conscient si l’on en juge par cette espèce de docilité dont il a fait preuve. A moins qu’il n’ait compris que la meilleure stratégie était de montrer son « respect » , pour mieux , le moment venu, plaider l’irrespect à l’égard de sa personne.

C’est sans doute le sens de cette marche vers son destin de détenu , médiatisée comme il se devait : M.Sarkozy était respectueux de la sentence des juges!

Mais laissons M.Sarkozy , pour nous occuper de ces supporters qui criaient au scandale. Comment pouvait-on envoyer en prison un homme qui avait tant fait pour la France ! C’était une honte !

Tant fait pour la France ? Encore faudrait-il le prouver .

Mais l’aurait-on prouvé , cela justifiait-il qu’il ne respectât pas les lois?

Ces supporters savent-ils ce qu’ils disent ? Savent-ils qu’ils ressemblent beaucoup à celles et ceux qui , aujourd’hui comme hier , sont prêts à pardonner les actes les plus discutables voire les plus condamnables aux femmes et hommes politiques pour peu qu’ils aient pu en profiter? Les dictateurs ont toujours su tirer profit de ce sens moral émoussé .

Tant que des citoyens accepteront que d’autres , quelles que soient leur fonction , puissent ne pas respecter les lois , il faut s’attendre que le pire soit toujours possible.

Commémoration des attentats du 13 novembre

Le terrorisme est un nihilisme, une violence extrême qui s’achève dans le néant . Que rien ne reste de ce qui fut .

La violence du terrorisme ne précède et ne prépare aucune reconstruction: le néant est sa fin.

Ce qui existait n’avait pas lieu d’être.

On imagine le terroriste sans haine , dans l’incapacité d’éprouver la moindre émotion, si ce n’est celle de celui qui tue comme s’il détruisait un mur et qui s’assure qu’il n’ a pas laissé une pierre sur l’autre, qu’il a bien achevé le travail. La terreur c’est comprendre que l’on n’est rien dans le regard de l’autre , qu’un être à détruire, qu’on ne peut rien .

L’échec du terrorisme c’est la persistance de la vie, de la joie de vivre , de l’amour de la vie.

La commémoration du vendredi 13 fut une célébration émouvante de la vie.

J’en retiendrai en particulier la fin du texte de Charlotte DELBO, cette rescapée des camps :

« Ce serait trop bête, à la fin, que tant soient morts, et que vous viviez sans rien faire de votre vie »